Présentation de mon travail :
Mes peintures et pastels s’attachent à représenter ce qui me touche plastiquement et émotionnellement. C’est une façon de m’approprier et de souligner ce que j’aime, et/ou de le faire partager. Je suis simplement copiste de la nature, apprentie de ses harmonies de couleurs, de ses glacis et frottis secrets, de ses formes…
Autodidacte pour le pastel et formée aux techniques de la peinture à l’huile et acrylique, j’alterne ces formes d’expression. Mais j’ai une préférence pour le pastel, qui est matière à peindre, sans intermédiaire, avec les doigts, avec le souffle. Ma sensibilité peut pleinement s’exprimer par cette technique : les couches colorées se succèdent sans délai de séchage et donc en toute spontanéité. Je peux aussi user de différentes tendretés de matières en fonction de mes ressentis.
Mon travail en acrylique est davantage une recherche colorée, j’utilise moins les jeux d’épaisseur : mon but est ici avant tout la simplification, le décodage le plus direct possible des lumières colorées imbriquées, des harmonies qui composent les paysages. Il s’agit pour moi de lire « entre les lignes » les différentes couches colorées qui se superposent, puis de les faire se succéder pour former une unité, un tout. J’aime la couleur, vive, vivante, et l’acrylique me convient bien en ce sens ; je force parfois les contrastes, mais j’obéis aux règles propres aux « harmonies naturelles ». Je cherche à créer du relief par les effets colorés, et non par la matière… Seul le geste juste et la couleur juste importent, et le plaisir, l’envie de voyager dans des paysages précieux.
Chaque pastel me prend de deux à quatre heures de travail, je travaille assez vite… A l’acrylique, le délai de séchage très court de l’acrylique me sied car j’ai peu de temps pour travailler ma peinture ( je réalise un grand tableau en deux à trois jours maximum sur mon temps de vacances ).
En Bretagne, les contrastes de lumières et de couleurs complémentaires constituent un paradis pour mon travail : douceur et violence s’y succèdent et y impriment leurs traces. Entrer dans un paysage, dans l’enchevêtrement secret et harmonieux de ses formes, de ses textures et de ses lumières colorées est une aventure passionnante, un grand bonheur. Mes origines bretonnes , bien ancrées depuis des générations dans la « campagne côtière » morbihannaise et finistérienne, sont un facteur supplémentaire de mon attachement et de mon implication à célébrer ces beautés faite de landes , de roche et d’écumes…
L’introduction récente de plaisanciers, de canoës et canoéistes, de plagistes dans mes tableaux ajoute un peu ‘humanité et un caractère peut être davantage contemporain à mes oeuvres…
Nombre de paysages des côtes bretonnes sont malheureusement, nous le savons tous à présent, des joyaux éphémères prématurément condamnés à la submersion marine- à cause du mode de vie des pays riches. Peindre la Bretagne est ainsi une façon de m’approprier et de mettre en valeur, célébrer la beauté fragile de ce patrimoine exceptionnel, de ces trésors chers à mon coeur de bretonne, mais aussi chers à de nombreux autres.
Ma technique de peintre et « l’enchantement des contrastes »:
Ma technique repose principalement sur les superpositions (glacis, frottis, juxtapositions par touches) de couleurs complémentaires ou presque – complémentaires, permettant d’obtenir un maximum d’effet de vibrations colorées d’où un certain « enchantement » coloré. Les paysages naturels du sentier de Morgat, (paysages enchanteurs pour tous les sens), sont vivement colorés et contrastés et se prêtent particulièrement à ce « jeu » car le rose des bruyères et de la terre du sentier font chanter le vert des pins et des fougères, l’or pâle de la lumière dorée sur les falaises blanches vibre sous les ombres bleues – violettes. Le blanc des roches est « contrebalancé » par les algues brunes et les ombres fortes de ces paysages de « pleine lumière ». Quant à l’orangé, il est sous-jacent et réchauffe la végétation, il contraste avec le bleu turquoise de l’océan et les bleus du ciel et des ombres, bleus se diffusant partout …
Le dessin de ma composition (basé sur des photographies que je compose moi-même) est soucieux des équilibres et des contrastes, il joue des vides et des pleins (en écho à l’esthétique asiatique), des symétries, des répétitions et effets de surprise soudains, nécessaires à une qualité esthétique ressentie.
Les formes de mes tableaux sont souvent dessinées par les couleurs elles-mêmes, à la façon des impressionnistes, mais je soigne particulièrement les formes et leurs contrastes, je n’aime pas particulièrement le flou et l’imprécision et je ne veux laisser aucune place au déséquilibre et à une disharmonie liée à la forme : tout cela est bien un jeu de lignes de forces et de zones de lumières et d’ombres qui s’équilibrent, forces en opposition donc, en quelque sorte en « contraste ».
Enfin, je cherche un « effet de vie », condition sine qua non d’un enchantement de l’œil et des sens en peinture selon moi : je ne me sers d’aucun support (projection de diapo, quadrillage ou autre …), mon dessin coloré, ma peinture, bien que souvent « sages », s’envolent parfois et restent « vivants, organiques » et donc sensibles, du moins, c’est l’objectif que je poursuis.
En conclusion, je me rapproche des « photo-réalistes », pour l’effet de réalité, mais je me soucis particulièrement d’un effet de vie, m’approchant ainsi parfois des « impressionnistes », je veux être avant tout une peintre du vivant, du végétal, et aussi du minéral parfois, minéral qui n’est pas dépourvu de splendeur. Je recherche dans mon travail l’harmonie et l’esthétique, à la fois dans la forme et les couleurs, et le terme de contraste, contraste dans la composition du tableau, contraste de lumières, de couleurs complémentaires, est à la base de mon travail.